Que sommes-nous prêts à accepter au nom du soin, dans le soin?
Un colloque proposé et organisé par l'Espace de Réflexion Ethique de Nouvelle-Aquitaine - site Aquitain en collaboration avec l'IMS Académie, CHU de Bordeaux.
>> TELECHARGEZ LE PROGRAMME DETAILLE
Ce colloque vous propose de dérouler le fil d’une situation vécue. A travers cette situation, nous interrogerons les frontières de l’intime à l’épreuve des soins et de l’accompagnement. Qu’est-ce que l’intimité d’une personne et en quoi peut-elle être menacée ? En situation de soin, cette incursion dans l’intimité physique ou psychique peut s’avérer nécessaire. Mais elle pose néanmoins question(s).
Comment l’intimité de la personne doit-elle être respectée en institution et à domicile ? Le droit à l’intimité doit être garanti par l’établissement et ses professionnels au cours de la prise en soin. En effet, « aucune technique (médicale) ne peut s'exonérer d'une intrusion dans l'intime : le clinicien dénude et touche, le médecin est invasif (il « inter-vient ») »[1]. D’ailleurs, l’« atteinte » à l’intégrité d’autrui est encadrée juridiquement sous le terme d’« exception médicale »[2]. La charte des droits et des libertés de la personne accueillie (art. 12) rappelle le droit à la préservation de l’intimité.
Comment mettre en cohérence les besoins du patient et les exigences de la maladie ou de sa prise en charge ? Comment ne pas banaliser les interventions des professionnels et comment les accompagner dans le respect de la dignité de la personne ? Comment s’assurer que la personne est pleinement consentante aux actes de soins qui lui sont proposés ? Qu’en est-il aussi de ce droit dans une vie en collectivité, ou même au domicile ?
Les pratiques de soin « ne sont pas des pratiques comme les autres, car elles s’incarnent dans des relations qui ne se limitent pas au soin du corps. »[3]. Le soin, est-ce alors « pénétrer dans (la) vie intime (d’une personne) sans pourtant faire intrusion » ? Est-ce aussi « toucher avec tact », selon Eric Fiat, « toucher sans toucher, faire comprendre qu’on ne touche pas un corps humain comme on touche n’importe quel corps physique »[4]. Surtout quand la vulnérabilité fragilise la capacité de la personne à revendiquer le respect dû. D’où l’importance – primordiale – d’interroger la position du professionnel dans la relation de soin et d’accompagnement.
Cette question du respect de l'intimité dans le cadre des soins et de l'accompagnement sera abordée sous différents angles, juridique, philosophique et celui du soignant.
Programme en synthèse :
09h00 Ouverture du colloque
09h15 Intimité, pudeur et honte - Pr Véronique AVÉROUS
9h45 Droit et intimité : concepts et contours (dans le sanitaire et le médico-social) - Marie LAMARCHE, professeur de droit privé
10h30 Pause
11h Table ronde : L’intimité à l’épreuve des organisations et des lieux de soins et d'accompagnement
12h15 L’intimité à l’épreuve du soin : travaux et réflexions de soignants sur l’intimité psychique et l’intimité physique de la personne soignée et accompagnée
Intervention 1
12h45 Déjeuner
14h00 L’intimité à l’épreuve du soin : travaux et réflexions de soignants sur l’intimité psychique et l’intimité physique de la personne soignée et accompagnée (suite)
Interventions 2 à 5
15h30 Conférence "Pour que pudeur ne dégénère pas en honte", par Eric FIAT, philosophe
16h30 Clôture du colloque
Informations complémentaires :
IMS Académie - Hôpital Xavier Arnozan, Avenue du Haut Lévêque - 33064 PESSAC
05-57-65-65-86
colloque.ims.academie@chu-bordeaux.fr