Poitiers
lundi 28 octobre 2024

Leçons d’une pandémie, neuropsychologie de la visite aux proches

Retour sur les enseignements de la pandémie et le caractère essentiel de la visite. Un article par Roger Gil, Geneviève Demoures, Milianie Le Bihan et Téo Artis.

Article disponible en ligne : https://doi.org/10.1016/j.npg.2024.10.002

Résumé :

Pendant la pandémie au SARS-CoV-2, le confinement de la population fut précédé le 11 mars 2020 par l’interdiction faite aux familles et, plus globalement, aux proches de visiter les personnes âgées résidant dans les établissements médico-sociaux. Les souffrances ressenties par les résidents et leurs familles ne furent pas apaisées par les autorisations des visites décidées un mois plus tard par les autorités sanitaires. Des tensions de plus en plus vives surgirent entre les établissements médico-sociaux et les familles qui imputèrent les souffrances des résidents aux mesures restrictives qui accompagnèrent les visites et qui concernaient leur fréquence, leur durée et les modalités de leur déroulement et notamment la distanciation physique, la prohibition de tout contact physique, le port de masques opaques. À partir du verbatim des témoignages de familles, recueillis par une «̊cellule d’écoute et de dialogue éthique̊» entre le 12 octobre 2020 et le 15 décembre 2021, cette étude a eu pour but d’analyser les raisons susceptibles d’expliquer pourquoi les restrictions imposées ne permirent pas de satisfaire aux besoins des résidents et à leur sentiment d’abandon au point que les conditions mises à l’exercice du droit de visite dépouillèrent en fait le concept même de visite de toute sa signification anthropologique. C’est ainsi que ce travail propose de construire les éléments spatiaux et temporels d’une neuropsychologie de la visite faite par des proches à des membres de leur entourage, âgés, placés en institution afin de maintenir des liens sociofamiliaux qui sont une manifestation particulière de la sociabilité inséparable de la condition humaine. Il peut ainsi être établi que les visites destinées à manifester l’affection entre proches dans un contexte de vulnérabilité doivent répondre à des critères neuropsychologiques pour donner à la visite une place reconnue dans le domaine de la cognition sociale. C’est pourquoi la nécessaire reconnaissance d’un droit de visiter et d’accueillir ne répond pas qu’à une idéologie abstraite. Il s’appuie sur une neuropsychologie humaniste qui appelle à une éthique incarnée soucieuse de discerner en quoi les manquements à la bientraitance engagent par les souffrances endurées, l’être humain dans sa condition charnelle.

L'article dans son intégralité est disponible ici, librement téléchargeable jusqu'à mi-décembre  : https://doi.org/10.1016/j.npg.2024.10.002

Inscrivez-vous à la newsletter En savoir plus

    ERENA Nouvelle Aquitaine - partenaires
    ERENA Nouvelle Aquitaine FHF
    ERENA Nouvelle Aquitaine FHP
    ERENA Nouvelle Aquitaine - partenaires
    ERENA Nouvelle Aquitaine Université de Bordeaux
    ERENA Nouvelle Aquitaine Université de Limoges
    ERENA Nouvelle Aquitaine Université de Bordeaux Montaigne
    ERENA Nouvelle Aquitaine Université de Poitiers
    ERENA Nouvelle Aquitaine Université de Pau et des Pays de l'Adour
    ERENA Nouvelle Aquitaine FEHAP
    ERENA Nouvelle Aquitaine Université de La Rochelle
    ERENA Nouvelle Aquitaine CHU de Limoges