Êtres de chair dont le cœur peut se briser ou la fragilité de la vie
De quoi mourut dans le désert Manon Lescaut au terme d’une marche de deux lieues, elle qui fuyait avec son amant le gouverneur du village qui avait décidé que Manon épouserait son fils. On dit qu’elle mourut d’épuisement mais il y eut aussi le stress d’une violence inouïe qui suivit l’annonce du gouverneur et qui provoqua sa fuite éperdue dans le désert[1]. Shakespeare nous dit que Lady Montague, mère de Romeo, mourut de chagrin après l’exil de son fils de Vérone. On peut mourir à la fois d’un stress physique et d’un stress émotionnel. L’un et l’autre peuvent briser le cœur. Philippe d’Orléans, ou « Monsieur », frère de Louis XIV s’écroule quelques instants après une violente dispute avec le roi qui lui reprochait l’inconduite de son fils ; il meurt le lendemain, 9 juin 1701, à l’âge de 60 ans. On évoque une attaque d’apoplexie. Dominique de Vie, serviteur dévoué d’Henri IV, mourut en 1610 en passant rue de la Ferronnerie, à l’endroit où le roi avait été assassiné. Il ressentit alors une douleur vive, rentra à grand peine chez lui et mourut[2]. Dans son ouvrage publié en 1821 Georget, médecin de la Salpêtrière[3] décrit la souffrance cérébrale, le « serrement de cœur » avec des « palpitations violentes et tumultueuses », les difficultés respiratoires qui peuvent compliquer des émotions violentes et peuvent aller jusqu’à entraîner la mort.
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