"Deux ans après les Assises nationales de la Bioéthique et après plusieurs navettes parlementaires et de nombreuses manifestations et tergiversations, la France a finalement voté l’ouverture de la PMA pour les femmes seules et les couples homosexuelles. Cette ouverture « républicaine » s’appuie sur des principes fondamentaux de liberté et d’égalité et représente un nouvel acquis dans le champ des Droits des Femmes.

Paradoxe cynique, cette même année 2021 voit, après l’échec de l’Occident, le retour des Talibans en Afghanistan. Premières victimes de cet intégrisme obscurantiste, les femmes à nouveau réduites à un statut de citoyenne de second ordre avec assujettissement à des règles glaçantes portant atteinte à la fois à leur intimité, liberté et égalité.

Mais au-delà de la « talibanisation » notre regard doit plus simplement se tourner vers certains lopins de terre de notre Occident. En effet, la Cour Suprême des Etats Unis vient d’infliger un coup sévère au droit d’avortement. Elle a refusé de bloquer une loi du Texas qui interdit la majorité des interruptions de grossesse et ce même en cas d’inceste ou de viol. Pourtant, dans l’arrêt emblématique « Roe versus Wade » de 1973, la Cour a reconnu le droit à avorter de toutes les américaines… Certes, la Cour ne s’est pas prononcée sur le fond de cette affaire mais l’activisme des associations « Pro-vie » fait craindre une imitation par des états voisins telle la Floride. A tel point que le Président Joe Biden a déclaré que cette décision était « une attaque sans précédents pour les droits constitutionnels des femmes. ».

Dans une même année, à certaines avancées répondent des reculs dramatiques ce qui révèle combien, de par le monde, les Droits des Femmes demeurent d’une immense fragilité."

Pr Bernard Bioulac
Directeur adjoint de l’ERENA – Directeur du site de Bordeaux -
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux, Membre de l’Académie Nationale de Médecine

Retrouvez ci-contre la Lettre d'information de l'ERENA Bordeaux de septembre 2021.