Dans « Le Premier Homme », Albert Camus raconte ses visites à sa mère :
Et là, comme chaque fois qu’ils se retrouvaient, elle l’embrassait deux ou trois fois, le serrant contre elle de toutes ses forces, et il sentait contre ses bras les côtes, les os durs et saillants des épaules un peu tremblantes, tandis qu’il respirait la douce odeur de sa peau… sous la pomme d’Adam… qu’il aimait respirer et caresser étant enfant,… le nez dans ce petit creux qui avait pour lui l’odeur trop rare dans sa vie d’enfant, de la tendresse.
L’ouvrage « Dis, tu reviendras ? » (éditions ERES) incite, à travers la culture spirituelle et littéraire, à redécouvrir combien l’histoire de chacune de nos vies ne se peut concevoir sans ces visites aux proches et notamment aux proches âgés et vulnérables qui tissent ces liens inséparables de la condition humaine. C’est ainsi que l’on peut comprendre pourquoi la suppression puis la restriction des visites et les conditions mutilantes de leur mise en œuvre, pendant la pandémie, ont entraîné tant de souffrances. Puissions-nous en tirer toutes les leçons pour l’avenir.

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