Colloque « Intimité dévoilée : jusqu’où peut aller le soin ? » - 28 novembre 2025
Ce colloque est proposé par l’Espace de Réflexion Ethique de Nouvelle-Aquitaine – ERENA site Aquitain, en collaboration avec l’IMS Académie CHU de Bordeaux.
ARGUMENTAIRE
Ce colloque vous propose de dérouler le fil d’une situation vécue. A travers cette situation, nous interrogerons les frontières de l’intime à l’épreuve des soins et de l’accompagnement. Qu’est-ce que l’intimité d’une personne et en quoi peut-elle être menacée ? En situation de soin, cette incursion dans l’intimité physique ou psychique peut s’avérer nécessaire. Mais elle pose néanmoins question(s).
Comment l’intimité de la personne doit-elle être respectée en institution et à domicile ? Le droit à l’intimité doit être garanti par l’établissement et ses professionnels au cours de la prise en soin. En effet, « aucune technique (médicale) ne peut s'exonérer d'une intrusion dans l'intime : le clinicien dénude et touche, le médecin est invasif (il « inter-vient »)[1]. D’ailleurs, l’« atteinte » à l’intégrité d’autrui est encadrée juridiquement sous le terme d’« exception médicale »[2]. La charte des droits et des libertés de la personne accueillie (art. 12) rappelle le droit à la préservation de l’intimité.
Comment mettre en cohérence les besoins du patient et les exigences de la maladie ou de sa prise en charge ? Comment ne pas banaliser les interventions des professionnels et comment les accompagner dans le respect de la dignité de la personne ? Comment s’assurer que la personne est pleinement consentante aux actes de soins qui lui sont proposés ? Qu’en est-il aussi de ce droit dans une vie en collectivité, ou même au domicile ?
Les pratiques de soin « ne sont pas des pratiques comme les autres, car elles s’incarnent dans des relations qui ne se limitent pas au soin du corps. »[3]. Le soin, est-ce alors « pénétrer dans (la) vie intime (d’une personne) sans pourtant faire intrusion » ? Est-ce aussi « toucher avec tact », selon Eric Fiat, « toucher sans toucher, faire comprendre qu’on ne touche pas un corps humain comme on touche n’importe quel corps physique »[4]. Surtout quand la vulnérabilité fragilise la capacité de la personne à revendiquer le respect dû. D’où l’importance – primordiale – d’interroger la position du professionnel dans la relation de soin et d’accompagnement.
Cette question du respect de l'intimité dans le cadre des soins et de l'accompagnement sera abordée sous différents angles, juridique, philosophique et celui du soignant.
APPEL A COMMUNICATIONS
Nous souhaitons enrichir cette réflexion sur l’intimité dans le soin et l’accompagnement par des interventions de professionnels d’établissements, associations et structures sanitaires, médico-sociaux et sociaux en Nouvelle-Aquitaine qui ont pu travailler sur ce thème :
- dans le cadre d’une saisine de leur comité d’éthique ou d’une instance comme une Commission des Usagers ou un Conseil de Vie Social,
- lors d’un travail réflexif et pluridisciplinaire, intégrant ou non des usagers.
Nous sélectionnerons 3 à 4 communications, pour une intervention de 15 à 20 mn suivie d’un échange avec la salle.