Nous avons d’abord recueilli les témoignages des professionnels directement chargés de la prise en charge des patients souffrant de cette affection : réanimateurs, gérontologues, psychiatres.

Cependant, cette crise dépasse largement la seule dimension sanitaire et devient la source de tensions éthiques majeures. Est-il impératif de sauver toute vie humaine ou bien de maximiser la survie de patients qui tireront le plus de bénéfice des soins ? Jusqu’où peut-on interdire, dans les EHPAD ou les hôpitaux, des visites à des personnes âgées ou à risque ?  Comment protéger les libertés individuelles face à l’intérêt public ? Doit-on rendre la vaccination obligatoire ? Dans quelles limites peut-on avoir recours à des thérapies nouvelles ?... Nous rapportons ici des points de vue ou tentatives de réponses à ces questionnements d’ordre philosophique, juridique, sociologique ou scientifique.

A ces interrogations s’ajoutent le fait que pour certains médecins ou penseurs ce mal devrait être dénommé syndémie : avec (sun) une partie du peuple (dhmoς) et non pandémie : tout (pan) le peuple. Par syndémie ils indiquent que les personnes frappées de manière grave sont fragiles à la fois au plan médical (âge, comorbidités) mais aussi pour des raisons liées à de mauvaises conditions de vie ou des inégalités sociales… ce qui n’est pas le cas de tout le monde.